La lettre de l’Université Paris Lumières – Octobre 2022
L’édito de Fabienne Brugère, Présidente de l’Université Paris Lumières
17 octobre 2022
« L’année universitaire 2022-2023 est marquée par un contexte international difficile : une guerre qui se poursuit en Europe, des inégalités sociales de plus en plus marquées et un nouveau régime climatique dont beaucoup n’ont pas encore pris la mesure.
Le site de la ComUE Université Paris Lumières, conforme à ses missions de formation et de recherche, poursuit son chemin singulier depuis sa création. Il délivre des diplômes, des contrats doctoraux et post-doctoraux, réfléchit à une nouvelle mise en forme des appels à projets recherche, gère le Collège international de philosophie, intervient dans la gestion de l’EUR ArTeC et du NCU Soskilled. Il suit avec intérêt le projet européen NEST à destination majoritairement des jeunes chercheurs à partir de la thématique des smart cities ou encore le projet de recherche Toucans mené avec Airbus. Il a mis en place la subvention ministérielle pour la science ouverte avec la revue Biens symboliques et son cadre plurilinguiste.
Toutefois, le site n’a pas été lauréat de la seconde vague pour Fabrica Mundi dans le cadre du PIA4. Nous le regrettons toutes et tous beaucoup, Universités de Paris8 et de Paris Nanterre, CNRS et tous les associés du site tant c’était l’opportunité d’avoir plus de moyens pour nos personnels et nos étudiants, pour nos collaborations à la fois sur le territoire et à l’international. Faire que nos étudiantes et étudiants soient moins seuls, mieux intégrés dans des formations professionnalisantes ou de recherche, faire qu’il y ait moins de souffrance des personnels au travail face à la complexité des tâches, à la surcharge de dossiers à traiter, c’était notre préoccupation. Nous n’avons pas réussi à faire valoir notre projet. Nous en sommes tristes.
Néanmoins, nous n’abandonnons pas. Le projet TERSOL, pierre angulaire de l’édifice de Fabrica Mundi, est doté de financements pour deux ans. A nous de voir ce que nous pouvons en faire ensuite. Le projet HOSPES se construit plus amplement dans une campagne de dons pour alimenter un fonds de solidarité des artistes et scientifiques en exil. Nous avons aussi porté notre candidature sur un autre appel à projet « Accélération des stratégies de développement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche »; il s’agit de renforcer les offres de formation continue et de formation en alternance dans les deux établissements en lien avec les associés.
Nous aimerions, par-delà tout ce que nous accomplissons, savoir où nous situer dans ce paysage universitaire national en recomposition depuis plusieurs années. Comme l’écrit Bruno Latour, dont les écrits ne nous quitteront pas malgré sa mort, certes, nous savons que nous ne redeviendrons pas des humains à l’ancienne. Mais nous sommes des terrestres qui aimeraient bien rendre légère leur appartenance à la terre tout en s’y fixant durablement ».
Fabienne Brugère

Fabienne BRUGERE a Paris le 21 juin 2018