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L’Université Paris Lumières engagée auprès des artistes et archéologues en exil

Parce que « faire monde commun » est une de ses priorités, l’Université Paris Lumières a choisi de développer un programme pour l’hospitalité des personnes, des savoirs scientifiques et des pratiques artistiques en exil, à travers la mobilisation de ses associés et de nouveaux partenaires.

Dès l’annonce de la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021, l’Université Paris Lumières et ses associés du monde de la culture ont souhaité se mobiliser pour l’accueil des artistes et archéologues afghans exilés.

 

Les 4 résidences

Deux artistes et deux archéologues afghans ont ainsi pu bénéficier d’une résidence de 14 mois dans un environnement artistique et scientifique uniques, en coopération avec le Programme National d’Accueil en Urgence des Scientifiques et des Artistes en Exil (PAUSE).

Les associés de l’UPL ont joué un rôle majeur dans cette mobilisation :

-Grâce au Centre Pompidou, au Quai Branly, à l’Ecole Nationale Supérieure (ENS) Louis Lumière, les deux artistes (Rada Akbar et Roya Heydari) ont pu bénéficier d’une insertion professionnelle et de moyens leur permettant de poursuivre leurs travaux.

L’Université Paris Lumières a également noué un partenariat inédit avec la Cité internationale des Arts à Paris pour les accueillir en résidence dans leur site du marais.

-Pour les archéologues de Bâmiyân (Laieq Ahmadi et Fatima Mohammadi), les résidences se sont faites sur le site de la villa Médicis puis du Musée d’Archéologie Nationale Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, avec l’appui du Labex Passés dans le présent.

 

 

Signature d’une convention

Mardi 14 décembre 2021, Fabienne Brugère, Présidente de l’Université Paris Lumières et Bénédicte Alliot, Directrice Générale de la Cité internationale des Arts ont signé la convention de partenariat entre leurs établissements, permettant l’accueil de deux artistes afghanes, Rada Akbar et Roya Heydari.

 

 

Une campagne de dons

Dans le cadre de convention de partenariat signée l’été 2022, la ComUE Université Paris Lumières et la Fondation Université Paris Nanterre (FUPN) ont lancé en septembre une campagne de dons pour alimenter un fonds de solidarité en soutien aux artistes et scientifiques en danger et en état d’exil (Programme PAUSE).

Cette convention avec la Fondation Université Paris Nanterre – FUPN pour PAUSE  est une nouvelle étape dans le développement du pilier « faire monde commun » de l’UPL.

→ FAIRE UN DON

 

Focus sur les artistes afghanes Rada Akbar et Roya Heydari

  • Rada Akbar

Extrait du portrait que lui a consacré le journal LE MONDE le 22 septembre 2021 par Ghazal Golshiri.

« Rada Akbar a passé ses dernières nuits avant la chute de Kaboul, dimanche 15 août 2021, à imaginer les options qui lui restaient si la ville tombait aux mains des talibans. Rada est une figure célèbre de la scène artistique afghane, connue autant pour ses œuvres osées autour des femmes que pour ses positions contre les extrémistes islamistes. Elle ne pouvait pas s’imaginer vivre sous le joug des talibans.

Depuis 2018, cette fille d’un éditorialiste de gauche mène un travail autour des femmes afghanes importantes dans l’histoire de son pays. « Si méconnues mais si grandioses », souligne celle qui a la manie de bien choisir ses mots. Dans ce cadre, chaque année, à l’occasion de la Journée des droits des femmes, le 8 mars, l’artiste a organisé des expositions, surnommées « Superwomen », pour présenter certaines de ces Afghanes : chanteuse, policière, cinématographe, poétesse… Parmi elles, la reine Goharshad qui a promu les arts pendant son règne au XVe siècle, faisant de cette époque une renaissance culturelle.

Sa démarche se construit aussi en réaction à l’influence culturelle occidentale dans son pays. « Pourquoi, pour être considérés comme civilisés, nous devons nous habiller comme les Américains et parler comme eux ? Nous les Afghans ne devons pas avoir honte, par exemple, de nos habits traditionnels, qui ont une vraie histoire. En tant qu’artiste et militante des droits des femmes, c’est ma responsabilité de faire connaître à mes compatriotes les Afghanes comme Goharshad et ce qu’elles ont accompli dans leur vie. »

Pour sa dernière exposition à Kaboul, Rada a réalisé une série de portraits. Ces portraits sont dédiés aux femmes qui ont perdu la vie en luttant pour la liberté des femmes, des enfants, de l’art et de la nature. C’est une célébration de ces super-women, afghanes et internationales, fortes et influentes, et de leur contribution à l’Histoire. »

Arrivée en France en 2021, elle est résidente à la Cité internationale des arts.

Elle a participé à plusieurs événements et expositions depuis, dont « Féminin pluriel » en novembre 2021 à l’Espace Commines à Paris.

 

affiche expo féminin pluriel

 

 

Peinture « Bakht Zamina », utilisée pour la carte de voeux UPL

En grandissant dans la province de Ghor, Bakht Zamina a toujours aimé chanter. Lorsque sa famille a déménagé à Kaboul, à l’époque de la libération des femmes dans les zones urbaines d’Afghanistan, Bakht Zamina a eu l’occasion de réaliser son rêve de chanter sur une scène. Elle a connu la célébrité à l’âge de 20 ans à peine et est devenue l’une des rares femmes à chanter et à se montrer sur la Radio Télévision Nationale d’Afghanistan (aujourd’hui, RTA). Bakht Zamina était adorée et se produisait souvent lors de concerts et d’événements politiques à Kaboul.

Ses fans ont été choqués lorsqu’un matin de 1981, ils ont appris le meurtre mystérieux de Bakht Zamina. La veille du meurtre, Bakht Zamina avait interprété des chansons pro-gouvernementales lors d’un événement organisé par le ministère de l’Intérieur. Sa famille et nombre de ses fans ont affirmé qu’elle avait été empoisonnée en raison du contenu politique de ses chansons et de son soutien au gouvernement communiste afghan de l’époque, mais peu de choses ont été confirmées sur la façon dont Bakht Zamina a perdu la vie et les raisons de son décès. Désormais inscrite dans la mémoire culturelle afghane, Bakht Zamina a laissé derrière elle deux filles et des dizaines de chansons émouvantes sur l’amour et le patriotisme.

 

 

 

  • Roya Heydari

Née en 1995 à Firoz Koh, en Afghanistan, Roya Heydari est photographe et réalisatrice. Elle collabore à des publications internationales (Business Insider, Al Jazeera, The Middle East Eye, TRT World), travaille avec des associations internationales (UNHCR, GIZ, WHO, MSI, Save the Children) et apparaît dans nombreux documentaires et long-métrages. Avec la volonté de visibiliser les femmes afghanes habitant dans des zones rurales, elle voyage à travers l’Afghanistan au péril de sa vie pour les filmer, les photographier et raconter leurs histoires.

Arrivée en France en 2021, elle est résidente à la Cité internationale des arts, et participe à l’atelier des artistes en exil.

Roya Heydari a présenté son travail à l’exposition Stop Wars,  dans le cadre du festival visions d’exil aux Magasins généraux, en novembre 2022.

Vidéo : portrait de Roya Heydari, exposée dans le cadre de l’exposition « Stop Wars » aux Magasins Généraux en novembre 2022 par l’atelier des artistes en exil. Vidéo © Alexandre Kachkaev Musique © Maria Teriaeva

 

  • Roya a fait partie des 10 femmes photographes à être exposées dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, par le Conseil Economique Social et Environnemental  (CESE ) et Reporters sans frontières / Reporters Without Borders / RSF . À travers leurs histoires et leurs vues sur les conflits, elles transmettent la vision d’un journalisme pluriel, libre et indépendant et contribuent à mettre en lumière le pouvoir d’action des femmes dans les zones de guerre. L’exposition « Femmes et conflits armés : portraits de reporters » était visible sur les portes du CESE  de décembre 2022 jusqu’à fin janvier 2023 :  9 place d’Iéna à Paris 16e.

Avec : Veronique de Viguerie (FRANCE), Roya Heydari (AFGHANISTAN), Olga Kravets (RUSSIE), Fatima Shbair (PALESTINE), Laurence Geai (FRANCE), Fabiola Ferrero (VENEZUELA), Loi Uwera (CONGO), Susan Meiselas (USA), Laurel Chor (HONG KONG) et Masrat Zahra (INDIA).

Exposition « Femmes et conflits armés : portraits de reporters » au CESE

  • Roya Heydari a également présenté son travail lors de l’exposition  » Le rire des amants, une épopée afghane »  aux côtés de Fatimah Hossaini, Massoud Hossaini, Naseer Turkmani, Roshanak et Reza, de janvier à avril 2022 au Pavillon Carré de Baudouin Paris 20.

 

affiche expo